Descent: Voyages dans les ténèbres portes / monstres / trésors !

Descente vers l’enfance

Je n’ai pas joué à la première édition de Descent, je ne pourrai donc pas dire que c’était mieux avant. Par contre j’ai joué à Heroquest. J’avais réussi à dégoter au Leclerc du coin toutes les extensions. L’univers sombre et mystèrieux de Warhammer s’ouvrait à moi, j’allais arpenter les donjons avec mes héros et lutter contre le maître Sorcier Morcar des dizaines de fois. Évidemment j’ai revendu mon exemplaire un bon prix sur ebay à mes 23 ans…quel idiot. J’ai toujours eu un pincement au cœur depuis en voyant les jeux sortir sur le modèle de leur ancêtre, mais n’ayant personne avec qui jouer ce n’était pas raisonnable.

Mais enfin avec l’arrivée de mon fils et d’une compagne joueuse, plus rien ne pouvait m’arrêter et Descent V2 était mien. J’allai de nouveau descendre dans les ténèbres découper du monstre et ressortir les bras chargés de trésors.

Le matériel

En déballant le jeu, l’excitation était à son comble, voyant les tuiles du donjon modulaire, les héros et les monstres. Les petites cartes décrivant les aptitudes que les héros allaient gagner et les nombreux objets et potions dénichables lors des fouilles faisaient remonter en moi de nombreux souvenirs.

La boîte est pleine de matériel de qualité. Les tuiles sont plutôt solides, recto-verso, représentant l’intérieur des donjons, mais aussi l’extérieur. Elles fourmillent de détails, qui ne nuisent pas la plupart du temps à la lecture du jeu.

 

Les figurines sont aussi réussies. En plastique semi-mou ou semi-dur, elles pourront être peintes pour les plus courageux. Les nombreux détails méritent d’être mis en couleur.

Les monstres ne sont pas forcément variés (9 types différents) mais plutôt originaux.

 

Après les classiques gobelins et araignées, viennent des élémentaux, des sculpteurs de chair, des fauves zombies, des ogres à deux têtes, un requin-poulpe à deux pattes et évidemment un dragon (de l’Ombre puisqu’on descent dans les Ténèbres). Des déclinaisons sont présentes pour représenter les monstres lieutenants.

 

Les héros sont bien évidemment là pour déjouer les plans du Sombre Seigneur Diabolique. Huit types de héros pourront être de la partie-: Nain barbare, Sorcier, Elfette éclaireuse, Clerc soigneur, gnome roublard, Shaman… Là aussi les classiques sont présents mais l’univers de Descent est assez original et propose des héros sortant de l’ordinaire comme une femme guerrière qui n’est pas en string.

 

Le reste du matériel est standard, avec des cartes classiques représentant les actions du Maître du Mal et les évènements de Campagne, des mini cartes objets et compétences et une foultitude de pions, le tout très joliment illustré. Pour moi un sans faute.

 

 

Le jeu

Descent V2 se veut plus simple, plus accessible et plus rapide que son ainé (la V1, pas Heroquest faut pas déconner). Le jeu a toujours besoin d’un pseudo Maître du jeu qui jouera le rôle du Méchant Maître du Mal. Celui-ci déplacera ses monstres et pourra au travers d’un set de cartes de pouvoirs, envoyer des bâtons dans les roues ou les pieds des héros. Plusieurs archétypes sont disponibles, Mage, Seigneur de Guerre ou Saboteur qui étoffent les actions possibles du Maître du Mal.

Les héros répliqueront avec un set d’objets et de compétences de départ qui pourra être complété entre chaque quête selon l’expérience gagnée. Le joueur Sorcier remportera lui aussi de l’expérience qui lui permettra d’agrandir son set de cartes et d’être le plus réactif possible aux actions des héros.

Entre chaque quête de la campagne qui en compte 9 réparties en deux actes (20 quêtes au total), les joueurs pourront dépenser l’argent et l’expérience gagnée pour améliorer son héros et le joueur Maître du Mal pourra choisir de nouveaux sorts ou pièges. Lors du passage au second acte, les monstres deviennent plus forts. Les héros, malgré leur montée en puissance, seront toujours plus ou moins à la merci de leurs ennemis.

Les quêtes sont le plus souvent en deux parties, la victoire d’un des camps modifiant la seconde moitié. Le placement et le choix des monstres et assez souple. Le joueur Maître du Mal peut le plus souvent choisir plusieurs groupes de monstres d’un certains types-: monstres des cavernes, nocturnes, montagnards…Le placement des groupes est lui aussi laissé au choix du joueur du Mal. Les quêtes dont donc assez rejouables même si le décor ne bouge pas.

Contrairement à Heroquest, les héros voient l’ensemble du terrain dès leur entrée sur le plateau. Cela peut d’un côté être décevant, mais le jeu en devient plus tactique. Et le système est assez souple pour que l’on puisse modifier les règles aisément.

La campagne, La Rune de l’ombre, est très scénarisée et de nombreux textes d’ambiance sont présents. La plupart des quêtes sont loin du porte-monstre-trésor et imposent un timing serré aux héros qui doivent faire souvent le choix, d’aller explorer les lieux pour récupérer des trésors ou de mener à bien l’objectif de la mission. De nombreux personnages secondaires sont présents sous forme de pions. Il faudra les secourir, les faire sortir du lieu ou parfois les tuer. Le joueur du Mal ayant en effet à sa disposition de nombreux Lieutenants qui reviennent de façon récurrente au fil des quêtes.

Lors du tour de jeu, les héros pourront effectuer deux actions parmi-: se déplacer, attaquer, utiliser une compétence, fouiller, se reposer. Un mécanisme utilisant la fatigue du héros lui permet de se déplacer plus ou d’utiliser les compétence au risque de se voir incapable de bouger le tour suivant s’il épuise sa réserve.
Le Maître du Mal, pourra utiliser autant de cartes qu’il le veut pour bloquer les héros et chaque groupe de monstres pourra effectuer deux actions comme les héros.

Les héros possèdent des aptitudes :Puissance, Connaissance, Volonté et Perception. Elles seront utilisées lors de nombreux tests. Par exemple ouvrir une porte secrète nécessitera une bonne Perception, ou déjouer un maléfice sera possible avec une grande Volonté. Les héros devront être complémentaires afin de déjouer le maximum de pièges tendus par le joueur du Mal.

dice
Le système de jeu utilise de nombreux dés spéciaux. Des dés d’attaque et de défense de différentes couleurs. Chaque arme ou armure utilise un ou plusieurs dés d’attaque. Les touches sont représentés par des cœurs et sont bloquées par les boucliers présents sur les dés de défensequi représentent l’armure du personnage ciblé.

 

On retrouve la simplicité d’Heroquest. Pour pimenter le tout, des éclairs sont aussi présents sur les dés d’attaques et se transforment, si l’arme le permet, par exemple, en un bonus de force ou un soin suivant le héros joué.

Mon avis

J’ai retrouvé un Héroquest de substitution de bonne facture. Le système du jeu est simple mais tactique. Les différences entre les héros poussent à réfléchir et le jeu devient souvent un casse tête.
Le joueur Maître du Mal a un vrai rôle et peut compter aussi bien sur ses monstres que sur ses cartes événements pour pourrir les plans de ses petits camarades.

Les quêtes proposées donnent du fil à retordre aux héros et l’on sent que les auteurs ont tout fait pour que la Campagne soit vraiment une épopée variée au lieu d’une simple descente dans les bas fonds pour tuer le Grand Méchant. Malheureusement, cela donne parfois des quêtes ratées où les héros n’ont aucune chance de réussir et passent la partie à courir après l’objectif.
Depuis la dernière mise à jour de la FAQ officielle, les missions les plus impactées ont été modifiées et je pense permettent enfin de s’amuser.

Les règles sont assez simples et permettent de jouer rapidement. Les quêtes étant coupées en deux pour la plupart, le temps de jeu est très raisonnable, 30min à 1h par moitié de quête, ce qui permet d’enchaîner les parties et de voir la fin de la Campagne.

Mais Descent V2 comme son ancêtre (Descent V1) n’est que le début et déjà deux extensions sont sorties. «L’Antre du Wyrm», qui ajoutent des quêtes secondaires à la Campagne et quelques monstres et deux héros, et «Le labyrinthe de la ruine», qui est une grosse extension, ajoutant une nouvelle Campagne ainsi que quatre nouveaux héros et de nouveaux monstres encore plus dangereux.
Une troisième extension sera bientôt dispo en VO: The Trollfens

 

Et ce n’est pas tout Edge propose sur son site un éditeur de mission très bien fait, qui permet de sortir une quête digne du recueil du jeu, avec carte et briefing.

J’ai quitté le monde d’Heroquest sans regrets, son descendant est aussi amusant. Je doute que j’aurai pu enchaîner 12 parties d’Heroquest aussi facilement aujourd’hui. Descent sera peut-être le jeu qui tirera une larme dans 20 ans à mon fils.

4 commentaires

    1. Aujourd’hui, 60,00€ en moyenne pour la boîte de base d’occasion : le jeu continue à tirer son épingle du jeu.
      Je suis d’ailleurs en train de travailler à un prototype alliant les figurines des persos Warhammer Aos – WarCry – SilverTower avec Descent V2, leur appli et une pépite de petits règles fan-made (pas par moi, mais visibles sur Heroquest Remastered) qui permet le jeu coop pur sans appli.

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