The Boss pour Eliot Ness, café, what else ?

Bon tout d’abord, j’ai longtemps hésité entre ce titre et « The Boss, Les affranchis sont au parfum».
Même si trop l’ouvrir dans le Milieu risque souvent d’être fatal, je vais briser l’Omerta, et vous parler de The Boss.

The Boss est selon moi un petit jeu de carte pas assez connu, pourtant très simple et qui ravira les amateurs de tactiques et de bluff. Sorti en 2010 par Alain Ollier, ce jeu prévu pour 2 à 4 joueurs peut se trouver pour moins d’une vingtaine d’euros, et je recommande également son extension (oui, bon, c’est moins de 10 nouvelles cartes) qui permets de jouer à 5 ou 6, et qui doit de mémoire s’acheter aux alentours de 5 euros.

Non, ce n’est pas le monsieur qui présente la météo, c’est Al Capone…

 

« Ambiance ! » (si tu me dis de le faire moins fort, je le fais moins fort…)

Le jeu prend place en pleine prohibition, là où les gangsters faisaient la loi, avec les supers Thompson, vous savez, les mitraillettes « camembert », à cause du chargeur, le genre de mitraillette qu’on mettait dans les étuis à violon… enfin bref.
Nous sommes tous des chefs de gangs, et nous allons « investir » sur des villes afin d’en prendre le contrôle, et d’en récupérer les bénéfices. Cependant, on ne connait pas à l’avance ce que peut apporter la prise de contrôle de ces villes : des millions de dollars, mais éventuellement aussi…rien, voir le pire, l’hôpital…ou le cimetière ! Heureusement, de toutes façons, en tant que chef, nous on envoie nos gangsters au turbin, on va pas en plus prendre les risques, non mais…

Installation du jeu

Il y a 8 villes, à savoir, New-York, Boston, Detroit, Cincinnati, Philadelphie, Memphis et Kansas City et bien sur, Chicago. Ces 8 villes ont toutes, à part Chicago, des cartes « villes », à savoir en fait ce que peut rapporter la ville. Chaque ville est représentée par un personnage :

J’ai toujours rêvé de visiter Kansas City… surtout les dessous de la ville !

qui indique les gains potentiels. A KC donc, on peut avoir deux millions, trois millions, ou se prendre une balle en plein front. Ou selon le joueur, dans le dos. Je ne vise personne en particulier. Du moins pas tant que je n’ai pas mon flingue en main. New York est moins dangereuse, mais les gains sont moins assurés.

Certaines villes ont un flingue : si c’est le gain final, un des gangsters positionnés sur cette ville ira au cimetière, pour toute la partie. L’hôpital, un des gangsters est immobilisé pour un tour. La taule, immobilisé pour deux tours (oui, mieux vaut un séjour à l’hosto que la zonzon…). A Cincinnati, on peut même se faire bannir de la ville, et ne plus pouvoir jouer sur cette ville pour le reste de la partie (mais ceux qui ne sont pas bannis pourront continuer, eux…).

Chicago est une carte spéciale, qui rapporte en fait un montant qui varie en fonction de l’avancée de la partie et des dernières cartes dévoilées. J’y reviendrai un peu plus tard.

Chaque joueur aura 6 gros kubenbois alias ses « experts » (les hommes de main) et 3 petits kubenbois, qui seront des « occasionnels », des mecs embauchés à la semaine, juste pour un coup.

Outre cela, un pion pour marquer les scores, une plaque de score pour savoir qui en est où et quels sont les gangsters en taule, et 5 cartes polices, qui vont servir à définir la durée du jeu.

L’extension, non représentée ici, rajoute la ville de Saint Louis.

Car en effet, comme pour les meilleures fiestas, c’est la police qui arrive et qui fait tout arrêter : se rajoute en plus au jeu une incertitude sur la durée de ce dernier. Il y a 5 cartes police : deux badges argent, deux badges or, et un badge « double ». Au début de chaque manche, sera révélé au hasard une carte police. Le jeu s’arrête lorsque trois badges de la même couleur sont révélés (mais on joue la manche quand même !). Ce qui fait, calculez bien, une partie qui peut s’étaler entre trois et cinq manches. Une donnée importante à prendre en compte pour sa stratégie…

C’est comment qu’on joue ?

Le mécanisme est très simple : on place toute les personnages sur la table, dans un ordre précis qui est donnée dans les règles, et on glisse face cachées une de leurs cartes « ville » dessous. – évidemment, les cartes villes de Memphis ne sont mises QUE sous Memphis, etc… Les cartes restantes sont mélangées et distribuées aux joueurs. Vous vous retrouvez donc avec une main de 5 cartes à 4 joueurs, qui peut contenir une carte de chaque ville, ou bien deux d’une telle, aucune de celle-ci, etc.
Vous savez donc par exemple que la carte qui peut être gagnée en contrôlant telle ou telle ville, n’est donc PAS celle que vous avez en main.

A son tour de jeu, on va forcément jouer une de ses cartes, qu’on placera sur la ville correspondante, face ouverte. Tout le monde saura donc que la carte gain n’est pas celle révélée. Puis l’on peut placer ses experts, le nombre que l’on souhaite (voir zéro), sur une ville – on ne peut enchérir que sur une ville à la fois. Le joueur qui a le plus d’expert de sa couleur sur une ville la contrôle, et empochera forcément le gain. Pour surenchérir, il faut toujours avoir au moins un expert de plus que les autres. Les « occasionnels » peuvent être placés aussi, mais seulement s’ils sont accompagnés d’au moins un expert. Et les occasionnels, une fois joués seront défaussés pour le reste de la partie, enchère gagnée ou non. Ensuite, c’est au joueur suivant qui va jouer une carte, placer ses experts, etc.

A chaque joueur donc, on va en savoir de plus en plus sur la carte gain, et les enchères monteront d’autant plus… ou non. Si vous êtes le seule possesseur d’une carte ville en particulier, vous seuls savez si au final, la carte gain est intéressante ou pas. Vous pouvez alors bluffer en investissant dessus et en espérant que quelqu’un monte et qu’il découvre un flingue, ou bien ne rien faire et tout miser dessus à la fin pour ramasser 3 ou 4 millions….

Quand les 5 cartes de chaque joueur sont posées, fin de la manche, on révèle alors les cartes gain, et on les donne aux joueurs les ayant remportées. On re-melange le tout, et c’est reparti pour une manche.

La ville de Chicago est une exception. Ville du méga boss, elle est placée en deuxième position pour la première manche, en partant de la gauche, et elle sera décalée d’un cran à chaque manche. Celui qui la contrôle empochera la moitié (arrondi à l’inférieur) des dernières cartes jouées lors de la manche de toutes les villes à sa gauche. Plus on progresse, plus la ville peut être intéressante, ou non, selon la valeur des cartes.

Lors de la première manche, Chicago peut donc remporter de 0 à 1 millions. Lors de la deuxième manche, de 0 à 3 Millions…

Police ! Hands up, Motherfu…ah salut maman, non, on joue à the Boss…

Lorsque est révélée la carte police qui donne donc un brelan de badge de la même couleur, c’est la dernière manche : on la joue, et on comptera les soussous.

Mon avis perso: J’adore ce petit jeu. D’une part à cause de pas mal d’éléments de hasard qui peuvent cependant être gérés : Combien de joueurs ont des cartes de la même ville que moi, et donc qui ont des informations. Est-ce que je peux jouer une manche supplémentaire, ou y’a-t-il un risque que cela se termine à la prochaine manche (surtout au niveau de la gestion des occasionnels). J’aime ce genre de jeu car il est rapide à expliquer, rapide à jouer, fun, et qu’il torture ses joueurs : on est obligé de lâcher des infos qui vont forcément avantager les autres, et on espère avoir des infos de la part des autres qui nous manque pour savoir où investir. Et on arrive toujours à ce moment où l’on se dit qu’on ne veut pas jouer sa carte, qu’on veut tout garder pour soi…bref, des dilemmes à chaque fois. Et les bluffs qui sont assez dur à faire, mais qui peuvent rapporter gros.

Bref, pour 20-25 euros, un petit jeu facilement transportable, simple et rapide, et pas si mal graphiquement.

The boss personnage

N’est ce pas ?

 

Pour la bonne bouche, il est disponible sur Boardgame Arena, afin que vous puissiez y jouer et l’essayer en ligne

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