Monumental 7 wonders of civilization

Tout d’abord, Monumental n’est pas un jeu de Civilisation. Certes, il y a une rivière de cartes qui va vous amener à travers les âges (Antiquité, Moyen-Age, Ère Moderne), mais vous n’aurez pas à gérer de population, ni sa consommation de ressources, ni son bonheur.

Par contre, vous allez faire évoluer l’état de votre cité, représentée par l’état de votre deck, dont vous tirez à chaque tour des cartes. Le tout premier tour, vous tirez 9 cartes, et ces 9 cartes sont réparties sur une grille de 3 par 3. Vous devez alors choisir une ligne et une colonne – soit 5 cartes – à exploiter durant le tour. Puis ces 5 cartes sont défaussées et vous complétez votre grille pour le prochain tour en piochant le complément dans votre deck.

C’est donc un jeu de deck building – de un à 4 joueurs – avec une composante combotage de plus en plus puissante au fur et à mesure. Sur le dernier tour, ma femme a pu activer ses 9 cartes d’un coup, plus des cartes présentes à la rivière, bref on a pris cher.

Cartes sur table

Les cartes de la rivière :

  • Bâtiments : ils produisent des ressources (production, science, militaire) que vous allez devoir utiliser durant votre tour, puisque de toute façon le solde sera défaussé. Vous pourrez faire autant d’actions que vous souhaitez pendant votre tour, dans l’ordre que vous voudrez. La seule limite, ça sera la quantité de ressources à votre disposition, puisque les actions dispos seront de : acheter un nouveau bâtiment (avec de la production),construire une merveille (avec de la production), acheter une techno (avec de la science), déplacer vos troupes (avec du militaire), mettre en place une politique (avec des points cultures).
  • Technos : associées à une carte Bâtiments (quand vous la tirez pour la placer sur la grille 3×3, vous devez tirer une autre carte que vous placez sur la techno), elle vous donne un pouvoir si vous l’activez.
  • Merveilles : à construire étage par étage, elle vous donne un bonus immédiat une fois terminée, puis va dans votre deck. Si elle ressort et que vous l’activez, elle vous accorde un pouvoir. Attention, pour pouvoir construire une merveille, il faut avoir un emplacement dispo sur le plateau.

Les cartes avec lesquelles vous commencez :

  • Votre deck de base : des bâtiments et une techno. La techno et un des bâtiments est spécifique à chaque peuple.
  • Des politiques : vous en avez 5 dispos, et il va falloir les acheter – avec des points cultures, qui ne viennent pas facilement – pour pouvoir les utiliser (elles ne vont pas dans votre deck) durant votre tour, sachant que vous ne pouvez avoir qu’une politique active (vous écrasez la précédente). Elles sont spécifiques à votre peuple.
  • Un Warlord : l’un de vos pions sur le plateau, qui vous accorde un bonus quand vous l’utilisez pour conquérir une province. Il est évidemment spécifique à votre peuple.

Ah bah oui, il y a un plateau !

Composé d’hexagones (provinces) et modulable, sachant que le jeu proposera quelques dispositions par défaut. Chaque hexagone possède une valeur de défense plus ou moins importante, à laquelle s’ajoute la défense des tribus barbares, des cités libres, ou des troupes adverses présentes sur l’hexagone en question. On utilise nos ressources militaires pour déplacer nos armées (et notre Warlord), et on conquiert une province en ayant au moins de quoi égaler la valeur de défense totale. Chaque tribu et cité va rapporter un bonus immédiat, et le nombre de provinces occupées à la fin de la partie rapportera autant de points de victoire.
Les points de victoire justement : à la fin de la partie (plus de carte dans la rivière, plus un dernier tour pour que tout le monde ait joué le même nombre de fois), on compte les points de victoire de chacun : 2 par politique débloquée, 2 par merveille construite, 1 par techno acquise, 1 par province occupée. Et si on a une majorité dans l’une de ces 4 catégories, on gagne 3 points en plus.

Maintenant, mon ressenti

J’ai beaucoup aimé, le côté deckbuilding, la puissance grandissante des combos, le système de grille : comme on ne défausse que les cartes qu’on a utilisé, comme on place sur le dessus du deck les cartes qu’on achète, il y a un mélange d’opportunisme (par rapport aux 5 nouvelles cartes qu’on pioche, la rivière, l’état du plateau) et de stratégie (si j’active ces cartes, celles-là vont rester, je vais pouvoir utiliser telle ligne ou telle colonne). C’est un jeu qui peut se jouer assez rapidement, on a le temps de réfléchir à son prochain coup pendant que les autres jouent, sachant qu’on ne s’emmerde pas non plus, la réflexion à mener pour aboutir au meilleur combo pouvant être assez poussée.

Exemple : j’active ces cartes pour gagner 3 jetons de puissance militaire, ce qui me permet d’attaquer telle tribu, qui me donne une ressource nécessaire à finir cette merveille, je bénéfice alors de l’effet immédiat qui me donne encore des ressources que j’utilise pour acheter telle carte que je place sur le dessus de mon deck, et que j’active dans la foulée grâce à telle techno, ce qui me donne le point de culture qui me manquait pour acheter cette politique, dont l’effet immédiat… et ainsi de suite.

Le plateau apporte également un certain dynamisme et n’est pas là que pour décorer. Il permet de mettre en place quelques tactiques, de couper les royaumes adverses – ce qui les freinera énormément – de gagner les ressources manquantes, etc. Il apporte une certaine interaction, qui serait plutôt manquante sinon, les joueurs travaillant leurs combos dans leur coin. Le jeu est magnifique même sans figurine (les provinces vont être plus détaillées), et elles sont superbes.

Pour terminer

Je tenterai une comparaison plutôt audacieuse en disant que Monumental m’a paru un mélange de 7 Wonders pour le contexte Civ et de Scythe pour le mélange de gestion de troupes sur plateau et de production de ressources. Comme Scythe, c’est un jeu, une fois maîtrisé, qui peut ressortir assez facilement, les parties pouvant se régler en deux heures. Perso, je compte backer, sachant qu’en plus de la Core Box (5 civ : Japon, Chine, Vikings, Egypte et Grecs), une extension prévoit déjà 4 civ supplémentaires (Aztèques, Amazones, Atalantes, et ??) et que des stretchs goals prévoient l’ajout de Héros et de Créatures (tous les deux des cartes achetables à la rivière). Par rapport à la 1ère campagne (ndlr: qui a finalement été annulée), c’est surtout le plateau et son exploitation qui ont été revus, certaines cartes/pouvoirs ont été légèrement retouchés.

 

Note de la rédaction

Ce jeu sera disponible en financement participatif sur la plateforme Kickstarter le 23 octobre 2018. La version présentée ici peut comporter des différences avec la version définitive qui sera livrée aux contributeurs.

A noter que ne vous recommandons de vous renseigner sur les spécificités de ce mode de distribution et sur le porteur du projet avant d’y dépenser vos précieuses économies.

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