Star Wars : X-Wing Ce soir, on mange TIE

Il faut se rendre à l’évidence : ce n’est pas demain la veille que l’on verra revenir un bon vieux X-Wing sur nos PC. Encore un complot judéo-palestino-maçonnique soutenu par le lobby philatéliste et la NASA, ou alors je ne m’y connais pas. Heureusement, on peut toujours s’offrir des dogfights spatiaux en jeu de plateau.

C’est par un après-midi pluvieux et particulièrement peu productif que Pipomantis et moi-même avons déballé X-Wing – Le jeu de figurines. La plupart des rédacteurs partis aux quatre coins du globe, de Los Angeles à Brighton en passant par Londres et Dusseldorf, nos locaux étaient quasiment déserts. Une belle opportunité pour nous de hurler des « Trois esquives sur trois dés ? C’te [bonne fortune] de [sacripant] (1) ! », « Mate-moi ça : un petit tonneau et là, je vais te [rénover l’extrémité du tube digestif] », et du « Espèce de [galopin], avoue que tu as eu [un crustacé] de [tu as eu ta fiancée au téléphone récemment ?]. On en refait une ? » en ne dérangeant qu’un minimum de monde.

Je pourrais vous décrire X-Wing d’une manière très simple : il s’agit d’un Wings of War dans l’univers de Star Wars. Bon là, j’ai bien dû éclairer la lanterne des 0,1% de lecteurs qui connaissent ce vieux jeu de combat aérien alors voici la version longue : on est là dans du jeu de figurines. Celles de X-Wing sont au demeurant très classe, mais dans un sens, il vaut mieux puisqu’il n’y en a que trois : un exemplaire du célèbre chasseur rebelle (que les béotiens s’obstinent à appeler « Aile-X ») et deux chasseurs TIE de l’Empire (que les hérétiques prononcent « té-hi-euh » ou « ti », pitié, faites un effort). Entre les deux camps, c’est la lutte à mort, vous vous en doutez. Les hostilités se tiennent sur une table, sur le sol ou n’importe quelle autre surface plane mesurant au moins 90 x 90 cm. Chacun choisit ainsi secrètement l’un des gabarits (de différentes longueurs et différents angles) de déplacement à chaque tour. L’objectif étant, vous l’avez compris, de se placer à portée de tir de l’ennemi, tir lui-même résolu par des jets de dés d’attaque et de défense.

Chirurgie au laser

De la tactique, du bluff, un poil de psychologie et un minimum de chance (un facteur bien plus présent que chez l’aïeul Wings of War, au demeurant), voilà ce qu’il faut pour venir à bout de son adversaire. Bien sûr, il existe un tas de petite subtilités : différents pilotes capables d’accomplir certaines actions spécifiques (comme des tonneaux pour accomplir un déplacement latéral, l’utilisation d’un ordinateur de visée…) ou des capacités spéciales, des gabarits de mouvements auxquels certains vaisseaux seulement ont accès, des cartes d’équipements, des astéroïdes pour mettre ajouter du piquant aux manœuvres, des scénarios de missions… Les règles s’apprivoisent très vite : même Pipomantis les a comprises en moins d’une heure, alors que c’est un joueur console, voyez… Les parties sont dynamiques et les empoignades amusantes. Certes, tout n’est pas parfait : la boîte de base est un peu radine en dés et si les trois figurines permettent de s’amuser, on sent bien que le potentiel réside dans des affrontements plus massifs. Les chouettes scénarios proposés par la communauté sur internet(2) mettent souvent aux prises des « armées » d’au moins 100 points. A 15 euros (plus si vous êtes un fétichiste du Faucon Millenium) la figurine, il faut donc compter une centaine d’euros pour pouvoir passer de l’escarmouche à la bataille spatiale. C’est moins cher que de se lancer dans du Warhammer Battle, mais cela reste tout de même bien au-dessus du budget que l’on consacre à un jeu de plateau. Ils font des soldes Steam, chez Edge ?

 

 

(1) Afin de conserver notre statut de publication destinée à la jeunesse, certains passages des citations originales ont été remplacées par des équivalents politiquement corrects.

(2) Commencez par jeter un œil à ceux référencés sur l’excellent site Tric Trac : http://cpc.cx/6wQ

lapin-couleur

Article original paru dans le magazine Canard PC

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