Bruxelles 1893 d’Etienne Espreman édité par Pearl Games.
Ce jeu a obtenu le grand prix As D’Or 2014 à Cannes, c’est un jeu plutôt destiné aux joueurs « experts ». Dans la même veine que des Puerto Rico, Agricola ou Caylus pour n’en citer que trois. Même si ce jeu se démarque sur beaucoup de points.
Graphiquement très sobre, comme toujours chez Pearl Games (voir Tournay et Troyes pour se faire une idée).
Ce jeu vous propose d’incarner un architecte Art Nouveau dans la Bruxelles des années 1890-1900.
Vous allez tenter de vous faire une place au milieu d’autres architectes et de gagner en prestige au cours de cinq manches, chacune correspondant à autant d’expositions.
Le matériel de jeu est composé de :
- deux plateaux, l’un représentant des monuments importants de la ville de Bruxelles et l’autre les quartiers de la ville,
- de 5 plateaux individuels (un par joueur),
- de nombreux pions et jetons,
- de cartes (personnages influents et actions).
Le jeu se joue en 5 manches au cours desquelles chaque joueur va envoyer ses assistants (représentés par 7 meeples) effectuer différentes actions.
Les joueurs ont la possibilité de :
- créer une œuvre d’art,
- vendre une œuvre d’art,
- se procurer des matériaux de construction,
- construire des bâtiments,
- faire une rencontre à l’opéra.
Pour chaque action on doit déposer un assistant sur la case action du plateau quartiers et miser un ou plusieurs Francs Belges (FB). En fin de manche celui qui aura misé le plus dans une colonne récupérera la carte action correspondant. En plus de ça, pour chaque intersection (représentées par des blasons de la ville de Bruxelles) entourée de 4 assistants, celui qui a une majorité d’assistants l’entourant gagne autant de point que son influence auprès de la ville (identifiée par la piste de blason de la ville sur le plateau Bruxelles).
Mais un joueur peut aussi décider d’effectuer des actions « gratuites ». Ces actions permettent d’économiser des FB mais sont mal vues. Pas illégales mais un peu limite. Celui qui aura une majorité d’assistants dédiés à ces actions devra en répondre auprès du tribunal. Une visite de courtoisie pour une séance de questions concernant des activités peu licites qui mobilisera un assistant jusqu’à ce qu’il soit « libéré ».
Pour ça les relations sont importantes. On peut utiliser nos amis influents pour nous aider dans certaines situations (libérer un assistant, gagner un peu d’argent, gagner en prestige, se procurer des matériaux « tombés du camion », etc). On peut d’autant plus faire appel à eux qu’on est en bonne relation avec la royauté (piste de droite du plateau Bruxelles). Plus le roi vous apprécie et plus vous aurez d’amis prêts à vous rendre service…
Voilà un résumé rapide et non exhaustif de ce jeu. Il y a des ressources à gérer (matériaux de construction, assistants, Francs Belges, amis influents, relation avec le Bourgmestre et avec le Roi, prestige en tant qu’architecte).
C’est aussi un jeu de placement, chaque action mobilise un assistant et condamne la case pour cette manche.
Il n’y a pas d’interaction directe mais on peut bloquer ou ralentir les adversaires sur certaines actions.
Il existe un très grand nombre de stratégies pour gagner. Pour s’en sortir ça demande un peu de moyen terme, un peu de court terme mais pas forcément de stratégie à trop long terme. Selon les rencontres et les opportunités sur les deux plateaux on peut opérer des changements de direction. Le jeu a tendance à être assez équilibré et les parties sont relativement serrées pour l’instant. C’est très plaisant. Il faut savoir observer les ressources des adversaires pour savoir si on a intérêt à faire telle ou telle action, on ne joue pas chacun dans son coin.
Enfin le placement sur le plateau de droite se fait sur trois niveaux (l’action offerte par la case visée, les enchères dans une colonne et la majorité d’assistants autour d’une intersection). Les choix sont cornéliens et c’est un vrai crève-cœur de devoir choisir entre deux actions possibles.
Je recommande vivement ce jeu à des joueurs habitués des meeples et des jeux de gestion. On retrouve tout ce qu’on peut attendre d’un bon jeu de ce genre avec un thème fort et intelligemment retranscrit en jeu.
Pour la petite histoire l’auteur travail au tribunal de Bruxelles.
Vidéo d’explication en compagnie de Monsieur Phal de Tric Trac, de Monsieur Pearl Games et de l’auteur.
Crédits images : trictrac.net, deseretnews.com, spieletest.at et jedisjeux.net.
Ce jeu m’a l’air pas mal du tout. Je connais les 3 autres jeux auxquels vous le comparez et je les apprécie globalement (surtout Caylus et Agricola, Puerto Rico cela fait longtemps que je n’y ai pas joué donc je ne sais plus trop), donc celui-ci devrait me plaire aussi.^^