Dead of Winter L'hiver vient… Et il fait « Greuh greuh ».

Difficile d’imaginer un titre plus explicite. Dead of Winter avec des zombies et des températures négatives. Oui, encore des zombies, mais ne vous formalisez pas. Et si vous en avez vraiment ras la casquette des morts vivants, imaginez que ce sont des hordes de Témoins de Jéhovah qui grattent venus vous parler de Dieu, ça marchera tout aussi bien.

A la réflexion, c’est peut-être même encore plus terrifiant… Mais passons. Si je vous encourage vivement à vous intéresser à ce jeu de plateau, ce n’est pas seulement parce que son ambiance glaciale et les engelures infligées aux pauvres survivants est idéale pour meubler un après-midi caniculaire. C’est aussi parce qu’il appartient à cette famille que je chéris tant – et si vous êtes un habitué de cette rubrique, vous devez commencer à le savoir – des jeux semi-collaboratifs avec possible adjonction d’un putain de salopard de traître. Mais qu’en plus de cela, il pousse encore un tantinet plus loin le principe. Je vous explique tout cela après un intertitre destiné à faire respirer un peu le texte…

Inspiration, expiration.

Posons le contexte : apocalypse zombie, hiver rigoureux, une colonie de survivants tente de subsister. Chaque joueur débute avec deux personnages, chacun ayant sa capacité spéciale et deux aptitudes distinctes de fouille et de combat. Ce nombre peut augmenter (parfois, à la faveur d’un recrutement sur l’un des six lieux visitables) ou baisser (plus souvent, à force de blessures, morsure de Témoin de Jéhovah* ou autres coups du sort) et leur « propriétaire » décide à son tour s’il leur fait fouiller un lieu pour récolter des ressources, faire un peu de ménage à coup de manche de pioche, ou accomplir l’une des nombreuses actions possibles, mais on ne va pas rentrer dans le détail.

Un objectif commun est tiré au sort et le groupe de joueur doit le remplir avant la fin du nombre de manches imparties, sans que le moral de la colonie tombe à zéro et sans laisser entrer les hordes de zombies qui grattent à la porte pour leur parler de Dieu*. Et pour pimenter tout cela, chaque manche est sujette à une « crise » aléatoire, nécessitant la mise en commun de cartes ressources d’un type spécifique, face cachée, par les joueurs. C’est basé sur le volontariat, et tous les autres types de ressources comptent en négatif, histoire que l’éventuel traître puisse plomber l’objectif.

Dead of Winter personnages

Un soupçon de suspicion.

La bonne blague, c’est qu’au milieu de cette gestion de crises constante (zombies qui affluent, nourriture à chercher, cartes crises à résoudre…), l’objectif commun n’est qu’un prérequis à la victoire, sur lequel se greffent les objectifs individuels secrets tirés aléatoirement en début de partie : junkie qui doit amasser des médicaments dans sa main, utopiste qui veut voir le nombre d’occupants de la colonie atteindre un certain seuil, parano qui doit collectionner les armes…

Dead of Winter est donc un jeu coopératif ou un seul joueur peut gagner. Ou deux. Ou aucun. Ceci d’autant plus facilement que parmi les objectifs individuels peut se trouver un acte de traîtrise, incluant, entre autres, l’échec de la mission collective. Avec tout cela, ma bonne dame, on vous rajoute des mécanismes de vote pour exiler un joueur de la colonie, des filouteries en tous genres et des cartes d’événements à choix multiples qui offrent des passages narratifs très Livre dont Vous êtes le Héros, et on obtient un jeu certes un poil cher, mais juste ce qu’il faut de difficile, pervers et réjouissant.

*Désolé, j’ai le sentiment de m’être un peu emmêlé les pinceaux, avec toutes ces conneries…

lapin-couleur

Article original paru dans le magazine Canard PC

Référence dans les médias sur le jeu vidéo, Canard PC est le seul magazine de jeux vidéo en France à avoir plus de 10 ans d’existence sans interruption ni changement de propriétaire. Irrévérencieux, indépendant et engagé, sa ligne éditoriale n’a pas changé depuis sa fondation et il est reconnu comme une source d’information fiable et sans compromis par les joueurs comme par les professionnels du jeu vidéo.

Toutes les 2 semaines en kiosques ou en version numérique.

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