The Captain is Dead Le Cap'taine a clamsé !

The Captain is Dead boite

Arf, c’est l’erreur bête. Le vaisseau était attaqué par des aliens maquillés avec des prothèses en latex. Ils s’étaient téléportés à bord, ça tirait dans tous les sens. Les agents-de-sécurité-sans-nom tombaient par dizaines pour augmenter l’intensité dramatique de la scène. Un jour comme les autres, quoi. Le Cap’taine s’est jeté au milieu des tirs, le pistolaser à la main, en faisant des roulades. Il adore faire ça, un vrai gamin. Il sait qu’il ne risque rien, c’est le Cap’taine, après tout.

Et là, l’erreur idiote. Il n’avait pas vu que c’était le dernier épisode de la saison.

Avant que le Cap’taine n’ait pu comprendre ce qui lui arrivait, le scénariste avait sauté sur l’occasion. Un cliffhanger aussi facile, ça ne se refuse pas. Piou piou, un tir alien a touché le Cap’taine en pleine poitrine, et c’était fini. Fondu au noir, « To be continued… »

The Captain is Dead artwork

Dans le jeu The Captain is Dead, les joueurs se retrouvent dans l’épisode juste après celui-ci. Quand les différents membres d’équipages se regardent dans le blanc des yeux, l’air de dire « Bah merde alors, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? »

L’action se passe à bord d’un vaisseau qui n’est pas l’Enterprise, dans une série de SF qui n’est bien évidemment pas Star Trek. Les joueurs incarnent chacun un personnage, qui n’est pas non plus
issu des séries Star Trek, bien entendu. Mais comme par hasard, chaque petit détail du jeu déborde d’amour pour cette série de séries. Les trekkies découvriront avec plaisir des scènes et des détails issus de leur petit microcosme.

Un seul exemple, parce que je ne veux pas trop gâcher la surprise : la carte « Grow the beard » qui permet à un personnage de booster son commandement.

Chacun pourra constater qu’un point de commandement supplémentaire est apparu sur son cou en même temps que la barbe.

 

The Captain is Dead est un jeu coop assez classique dans ses mécaniques. Les joueurs doivent s’entraider pour réparer le moteur du vaisseau, pendant qu’un deck de cartes leur balance les pires saloperies au visage. Envahisseurs qui se téléportent à bord, vaisseaux aliens qui s’accumulent dehors, systèmes du vaisseau qui pètent les uns après les autres… il y a de quoi se tenir occupé. Pour faire des parallèles foireux, disons que c’est Space Alert en tour par tour, ou FTL (le jeu vidéo) version jeu de plateau.

Parmi les points forts du jeu, on pourra citer les personnages, qui ont tous un gameplay très spécifique. Cela participe clairement à la rejouabilité, il y a très peu de chances de rejouer plusieurs fois avec le même équipage. En plus, ces persos sont bien illustrés et, eux aussi, gavés de références. Mention spéciale au « Crewman », péquenaud de base qui crève au moindre pet de travers, alors que tous les autres personnages sont immortels (ils peuvent ramper jusqu’à l’infirmerie pour être requinqués). Heureusement, on ne manque jamais de crewman : aussitôt mourru, un remplaçant innocent débarque avec un grand sourire, prêt pour le casse-pipe.

Un autre point que j’ai trouvé fort sympathique : le jeu encourage clairement à planifier plusieurs tours à l’avance. Les « senseurs » permettent de voir les 2 prochaines saletés qui vont sortir du deck. Seulement voilà, comme tous les autres systèmes du vaisseau, les senseurs ne demandent qu’à tomber en rade. Il en va de même avec le téléporteur, bien pratique pour se rendre d’un bout à l’autre du vaisseau en une seule action. Une fois que ces jouets high-tech sont pétés, une rude décision s’imposera aux joueurs qui avaient pris des goûts de luxe. Réparer les systèmes, pendant que les boucliers du vaisseau baissent, que les aliens continuent à débarquer… ou alors continuer à l’ancienne, en essayant de rusher les réparations du moteur avant que tout ne foute le camp ?

The Captain is Dead plateau

Côté matériel, le jeu rend vraiment bien. Ne vous fiez pas à l’illustration de la boîte, assez particulière : le reste du matos est à mon avis plus joli, tout en restant dans le même style graphique « low poly ». Je trouve les standees particulièrement sympas : ils sont en acrylique fin transparent, avec les illustrations des personnages imprimées dessus. Ca donne un style high-tech kitschouille tout à fait en adéquation avec le thème.

The Captain is Dead standees

Au niveau des reproches, il faut savoir que le jeu est un pur coop avec très peu d’informations cachées. Donc rien n’empêche un alpha-gamer de faire son Kirk en commençant à donner des ordres à tout le monde. Mieux vaut donc sortir le jeu en bonne compagnie. On pourra également reprocher aux parties de traîner parfois en longueur : comptez une bonne heure et demi par partie, ce qui compte tenu de la simplicité des mécaniques est un poil trop. Des variantes sont proposées pour adapter le niveau de difficulté. Je pense qu’en combinant deux de ces variantes, on devrait pouvoir raccourcir la partie sans la rendre plus facile (diminuer le nombre de réparations nécessaires à la victoire, tout en supprimant des alertes jaunes pour taper plus rapidement dans les alertes oranges). Mais c’est un peu dommage que le jeu n’ait pas été équilibré pour des parties d’environ 45min-1h dès le début, il aurait été plus facile à sortir.

En résumé, The Captain is Dead est un bon petit jeu. Il laissera probablement indifférents les joueurs qui sont hermétiques à son thème : les mécaniques sont bonnes, mais peu originales. En revanche, pour les amateurs de space opera en général, et de Star Trek en particulier, c’est un excellent divertissement. Ils n’en feront certainement pas 5 parties d’affilée, mais le ressortiront régulièrement avec grand plaisir. Et grâce aux nombreux membres d’équipage disponibles, les parties ne tourneront pas en rond.

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