Je dois vous avertir Photosynthesis n’invente rien, non. Il puise purement simplement et simplement sa sagesse dans les textes de notre plus grande poétesse moderne, et ne feignez pas de l’ignorer c’est bien de Jenifer qu’il s’agit.
Avec toi j’irai bien au soleil …
Dans Photosynthesis, comme en Corse terre natale de notre star académicienne, tout tourne autour de notre astre solaire. Toutefois ici pas question d’y réchauffer son corps, non, pas plus que de variété française mais d’exploitation forestière.
Mais avant cela prenons une petite minute pour parler du matériel, le jeu n’étant pas disponible à ce jour (il sera en pré-vente à Essen 2017), pour le voir et soyons fou avoir la chance d’y jouer c’est vers les salons et festivals qu’il fallait se tourner. Et justement ce qu’on a y vu c’était des grappes de curieux s’agglutinant autour des tables de démos pour admirer le matériel de jeu et la très belle illustration de la boite signée Sandra Miramon (déjà aux crayons pour Quadropolis).
Les joueurs se réunissent autour d’un plateau aux couleurs chaudes, le Soleil est représenté par une portion de disque en carton et les plateaux individuels alignent ostensiblement des arbres de tailles variables composés de 2 pièces de carton emboîtées.
M’exposer un peu plus au soleil
Nous voici donc face à une parcelle forestière baignée par la lumière, lumière dont la position et la direction est donnée par notre plateau soleil. Celui-ci va tourner 3 fois autour du plateau en s’arrêtant en 6 positions autour de celui-ci. C’est sur ce terrain que la photosynthèse n’attend que de faire son office, que l’on pourrait en venir aux mains, car chaque joueur va essayer d’y faire fructifier son exploitation.
A chaque arrêt de l’astre solaire, les joueurs vont pouvoir effectuer toutes les actions qu’ils voudront pour obtenir de majestueux arbres et ainsi espérer gagner cette course à la photosynthèse. Mais tout d’abord, et comme dans la nature, tout commence par une graine.
Même (et surtout) sans toi j’irais bien au soleil
Avant d’arriver à une majestueuse forêt, il faudra disséminer des graines sur la parcelle, puis étape par étape en prendre soin et l’accompagner jusqu’à obtenir un arbre des plus imposants…que l’on abattra sans remord pour ramasser des points de victoire. Si quelques graines et arbustes sont disponibles dès le début de la partie, pour les autres il faudra compter sur ceux disponibles à prix coûtant dans votre ‘pépinière’ matérialisée par votre plateau individuel.
Ainsi pour acquérir, planter et hisser la cime de vos arbres, il faudra utiliser … la photosynthèse (Incroyable ! Impossible que vous ne l’ayez deviné plus tôt !). Chacun des arbres présent dans notre future forêt rapportant des points de soleil en fonction de sa taille et pourvu qu’un autre ne lui fasse de l’ombre. Points qui pourront alors servir à acquérir des arbres dans la pépinière, à planter des graines, à développer ou couper nos végétaux.
S’amorce ainsi une féroce compétition à qui pourra s’exposer un peu plus au soleil.
Partant des extrémités du plateau, les arbres vont ensemencer la parcelle en se rapprochant du centre, et plus un arbre sera proche de celui ci et plus il rapportera de points au moment où vous déciderez de lui envoyer une équipe de bûcherons pour finir dans votre cheminée, car vous aimez forcément y brûler ce que l’on adore. Evidemment chacun va essayer de lâchement gêner l’autre et les cerveaux se mettent rapidement à bouillir lorsqu’il s’agit de calculer ses coups en anticipant les 6 orientions solaires possibles.
Malgré les risques que cela comporte
Photosynthesis est donc un jeu abstrait superbement habillé et dont les mécaniques de placement s’imbriquent parfaitement dans le thème. Simple à expliquer, mais à priori difficile à maîtriser vu le nombre de combinaisons possibles et d’interactions avec les autres joueurs.
Des questions demeurent : contrairement à notre amie Jen, est-ce que le jeu gardera tout son intérêt longtemps après sa sortie ? Est-ce que cela reste fun de jouer avec un néophyte alors que l’on y a déjà de l’expérience ? Est-ce qu’il y a réellement si peu de paroles dans cette chanson pour m’empêcher de filer plus longtemps ma métaphore ?
Difficile d’y répondre, mais gageons qu’à moins d’être allergique aux jeux abstraits, même avec une belle couche de peinture par dessus, Photosynthesis pourrait bien trouver le chemin de nombreuses ludothèques.