En cette période, bénie entre toutes, où les jours rallongent autant que les jupes rétrécissent, où, sous l’influence du soleil renaissant, les terrasses de café se remplissent autant que les bouteilles de rosé se vident, il semble adéquat d’aborder ici le sujet des jeux-apéro. Vous savez, ces petites boîtes aux règles vite expliquées que l’on sort le temps de finir le bol de saucisses-cocktail ou d’achever la cuisson des chipo… Alors voici Tschak !, un jeu de plis qui exploite intelligemment le bon vieux triptyque porte-monstre-trésor. Le donjon du jour est composé de trois étages, chacun se voyant attribuer aléatoirement, et visiblement, un monstre et un trésor.
Les joueurs, eux, héritent de 7 cartes. Dans cette main, on trouve du nain, du sorcier, du guerrier (dont les valeurs vont de 1 à 6) et un artefact. Le principe est simple : chaque joueur fait, à chaque étage, une mise de trois cartes. La plus forte emporte le trésor, qui rapporte des points, la plus faible écope du monstre, qui en fait perdre. Mais parce que Tschak ! n’est pas une bête bataille, les cartes monstres et trésors ont des valeurs variables et certaines sont particulières. On trouve ainsi des trésors qui font perdre des points (impliquant une lutte entre joueurs pour se retrouver ni dernier, ni premier des enchères), d’autres qui possèdent des capacités spéciales.
Autre spécificité, dans le procédé d’enchères lui-même, qui est différent à chaque étage : chacun dévoile une carte à la fois au 1er, une puis deux au 2e, les trois d’un coup au 3e . Et pour le cas où vous vous diriez que la chance joue un bien grand rôle dans cette histoire, sachez qu’une fois le donjon vidé, on replace de nouveaux monstres et trésors, on passe sa main à son voisin de gauche. Et on recommence, jusqu’à ce que chaque main soit passée par chaque joueur. Du coup, ce petit jeu de plis camoufle, sous ses illustrations déconnantes et sa thématique légère, un exercice de mémorisation, de calcul et de bluff franchement agréable. Et, justement, parce qu’il vous demandera de cogiter un peu, définitivement plus adapté à l’apéro qu’au digeo.
Article original paru dans le magazine Canard PC
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Les illus sont belles