L’arnaque du siècle

Mon coup de coeur de l’année 2015 est très certainement Ponzi Scheme (à prononcer « Pontziskime »).

Le coté « Pouf y’en a (déjà) plus, y fallait se réveiller plus tôt » doit sans doute jouer, mais heureusement, je connais au moins 3 ou 4 personnes qui ont eu la bonne idée de se jeter dessus avant sa rupture (en attendant une improbable réédition…).

Dans Ponzi Scheme, nous incarnons des Maddofs en puissance, des financiers sans scrupules qui essaient de courir plus vite que les intérêts qui nous poursuivent de plus en plus vite, en empruntant toujours plus, jusqu’à se repaître du cadavre du premier d’entre nous qui se fera rattraper, en hurlant « BOOOUUUH !!! Malhonnête !!! Quelle honte pour notre profession ! » mais soulagé d’avoir senti le souffle du couperet (très) près de sa nuque…

Ponzi Scheme est d’une simplicité déconcertante. Un tour de jeu se déroule comme suit :

Chacun son tour, chaque joueur va faire un emprunt, toucher le « cash » correspondant, et mettre le contrat sur son compte-tours personnel pour ne pas oublier de rembourser (avec intérêts), mais c’est pas bien grave ! On aura ré-emprunté encore plus d’ici là !!!  , et prendre une part d’une société. Ce sont ces actions qui feront les points de victoire…

Les emprunts (bleus, les emprunts de début de partie, en rouge les « emprunts toxiques »), ce qu’ils rapportent, et ce qu’ils nous coûteront à plus ou moins brève échéance.

PUIS, toujours dans l’ordre du tour, chaque joueur a la possibilité de racheter UNE part à l’un de ses collègues. Le jeu fournit un portefeuille en (faux) cuir où l’on glisse ses billets pour faire une proposition. Celui qui le reçoit a deux options :
– Accepter l’argent et céder sa part.
– Mettre la même somme pour racheter une part à celui qui lui a proposé…

Vous voyez la fourbinasserie du truc ? 

« – Je sais que tu as un gros remboursement qui arrive et que tu as atrocement besoin de liquidités, je peux donc te racheter ton stock pour une bouchée de pain… »

« – Merdmerdmerd… Il me manque pas grand chose pour passer ce tour-ci, je vais lui proposer très peu pour qu’il préfère me racheter mes parts à vil prix… Bon, je perds quelques points, mais je survis… »

« – Ah ! Le gros nul ! Il a pas de points et il sait pas quoi faire de toute sa thunes ! Je suis sûr qu’il sera prêt à doubler ma somme pour revenir dans la partie !.. Bon, si il refuse par contre, je suis dans la merde… »

ENFIN, les joueurs « tournent » leurs compte-tours et paient les intérêts arrivés à échéance.

La subtilité étant que les crédits dont on a payé les intérêts ne sont pas défaussé, mais RETOURNENT sur le compte-tours sans jamais disparaitre ! Ils s’accumulent donc de plus en plus, jusqu’au crash inévitable de l’un d’entre nous…

 

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