Dans le monde ludique, il y a l’école allemande. Des mécaniques bien huilées, équilibrées au petits oignons, très peu de hasard mais un thème souvent plaqué, et du matos affr… fonctionnel. Exemples : Gestion (Age of Steam), pose d’ouvriers (Agricola)…
Il y a aussi l’école américaine, ou « ameritrash », avec des tonnes de matos, des figurines, des thèmes forts, de la baston, des dés, des factions déséquilibr… assymétriques. Exemples : Conquête / Baston (Cthulhu Wars), 4X (Trone de fer, Twilight Imperium), Dungeon Crawler (Descent, DOOM).
Et puis, il y a l’école japonaise, avec ses jeux qui tiennent dans un dé à coudre, cinq cartes et demi, un bout de pion, et trois lignes de règles qui font des noeuds au cerveau. Exemples : Love Letters, Maskmen, Kobayakawa…
Dans une boite de Kobayakawa, on (ne) trouve (que) une règle du jeu, 15 cartes numérotées de 1 à 15 et une poignée de jetons pour compter les points.
Le principe est simple : on distribue une carte à chaque joueur, celui qui a la plus grande a gagné…
…
MAIS !
Trois minuscules règles viennent bouleverser tout ça :
– On rajoute une carte face visible au milieu de la table, le joueur avec la carte la plus faible ajoute la valeur de ce « joker » à sa carte.
– Avant de comparer les cartes, tous les joueurs doivent effectuer une action :
– SOIT changer la valeur du joker (en retournant une nouvelle carte de la pioche),
– SOIT piocher une seconde carte, en garder une et défausser l’autre (face visible).
– Enfin, en commençant par le premier joueur (qui tourne à chaque tour), chaque joueur a le choix entre miser un jeton pour participer au concours de kikalaplugrosse, soit se coucher (et garder sa mise de départ).
Seuls ceux qui ont misé révèlent leur carte, on ajoute à la plus faible la valeur du joker, et le vainqueur empoche tous les sous misés (plus un sous « bonus » de la banque).
Le Poker en un tour
Et voilà ! Avec ces trois règles simplissimes, on obtient un jeu où certes, le hasard est assez présent, mais aux possibilités multiples, et aux choix tactiques pas si évidents que ça, en fonction de la valeur du joker (qui peut changer), de sa carte, de sa position dans le tour, ou encore de ce que les autres ont joué avant nous…